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ECOLE  VENITIENNE

TITIEN

Tiziano Vecellio ou Tiziano Vecelli ou Tiziano da Cador1, plus communément appelé Titien ou Le Titien en français, né vers 1488 à Pieve di Cadore (province de Belluno, Vénétie), mort le 27 août2 1576 à Venise.

Au XVIe siècle, l’interprétation des sujets picturaux à clé allégorique est très répandue, aussi la plupart des critiques voient-ils, dans ce tableau, une célébration de l’amour conjugal. Le vase de myrtes à la fenêtre est l’attribut particulier de Vénus et représente également la constance en amour ; les roses que tient la jeune femme sont un autre symbole de l’amour durable, comme le chien qui témoigne de la fidélité. Enfin l’ensemble du tableau baigne dans un climat familier et rassurant. On peut comparer la Vénus d’Urbino à la Vénus de Dresde, attribué à Giorgione ou parfois à une collaboration de Titien et de Giorgione. Si le thème et la composition sont assez semblables l’esprit est tout différent. On trouve chez Titien un caractère intimiste, chaleureux, sensuel et une unité dans la composition. Au contraire, chez Giorgione, la Vénus, en avant plan, et en lien avec le paysage, ce qui donne un côté un peu théâtral à la composition. Chez Titien, la matière est vibrante, les couleurs se fondent délicatement les unes dans les autres, tandis que chez Giorgione, les rapports entre les formes et les couleurs sont plus secs, plus cassants, et rendent plus froide l’atmosphère du tableau. Ici, le premier regard se porte sur le corps de Vénus dont la luminosité est rehaussée par les rouges du coussin et de la jupe de la servante.

VENUS D’URBINO – 1538

Toile 119 x 165

GIORGIONE

Giorgio Barbarelli ou Zorzi da Vedelago ou da Castelfranco, dit Giorgione (Vedelago ou Castelfranco Veneto 1477 – Venise 1510) La date de naissance, 1477, semble vraisemblable car elle est cohérente avec l’activité artistique de Giorgione à la fin du XVe siècle.

Le tableau  doit être attribué très certainement à Giorgione, même si la draperie au premier plan et une partie du paysage sur la droite sont sans doute dues à Titien. L’intention du peintre était de proposer un nu à caractère contemplatif qui s’identifierait à la nature dans laquelle il est immergé. Titien,  au tempérament plus dramatique, en ajoutant la draperie, atténue l’immédiateté absolue entre Vénus et le paysage qui l’entoure.

L’accord suprême entre l’humanité et nature, qui représente une constante dans la peinture de Giorgione, est fourni par l’alternance des tons clairs et obscurs, c’est-à-dire de la peinture de lumière et d’ombre que l’artiste développe sans le support du dessin, à travers des glacis tamisés ou c’est l’ombre qui pétrit la couleur. La majesté de Vénus domine formellement l’espace. A la différence de ce qui se passera dans la peinture de Titien, cette majesté ne lui vient pas d’un rôle théâtral, mais elle est le fruit d’une solennité intérieure. Des études récentes reconnaissent à Giorgione  l’invention d’une sexualité des images, liées à la découverte charnelle de la femme immergée d’une manière totale dans la nature : « l’appréciation esthétique de la beauté féminine peut et sans doute doit porter à la jouissance physique. »

Vénus Endormie  appartient aux délicieuses fantaisies dans lesquelles le peintre officiel des Doges recréa la beauté des formes de l’art grec. De cette époque datent Apollon et Daphné et le Repas Champêtre. Ce sont peut-être les chefs d’œuvre ou l’on reconnait le mieux le caractère de sa peinture qui « accroche la lumière ».

VENUS ENDORMIE  1506-1508

Toile 108 x 175

Attribution de l’œuvre

Si le premier catalogue de la galerie de Dresde (1707) contient une référence explicite à Giorgione les catalogues suivants attribuent l’œuvre à Titien. La restauration effectuée en 1843 révéla, au pied de Vénus, un Cupidon qui avait été précédemment recouvert et fut de nouveau caché par la suite. Cette découverte confirmerait un document de Marcantonio Michiel de 1525 affirmant : « La toile de Vénus nue qui dort avec le Cupidon fut de la main de Zorzo de Castelfranco (Giorgione), mais le paysage et Cupidon furent finis par Titien. » Marcantiono Michiel avait vu la toile à Venise, chez Gerolamo Marcello. En 1886, le célèbre critique d’art Giovanni Morelli reprit le nom de Giorgione et fut largement suivi. La critique moderne s’oriente également vers une attribution à Giorgione même si elle reconnait l’intervention finale de Titien.