HOSPICE DE BEAUNES

Publié: 31 août 2013 dans TOURISME

NICOLAS  ROLIN  ET  GUIGONE de  SALINS.

B

Nicolas Rolin ou Rollin (Autun, vers 1376 – 18 janvier 1462), seigneur d’Aymeries, de Raismes (1406-1457), de Rugny, 20e vidame de Châlons (1444-1462), est une grande figure politique de la Bourgogne et de la France du XVe siècle. Il est chancelier de Philippe le Bon, duc de Bourgogne durant quarante ans. Il est connu pour être le fondateur, avec sa femme Guigone de Salins, de l’Hôtel-Dieu de Beaune.

B1

Beaunes 2

Guigone de Salins (1403-1470) est une personnalité de la noblesse de l’État bourguignon au Moyen Âge. Dame de charité, elle est la fondatrice des Hospices de Beaune en 1443 avec son mari le richissime chancelier Nicolas Rolin.  Guigone de Salins est issue de la famille des seigneurs de Salins-la-Tour du Jura (branche de la seigneurie de Salins du comté de Bourgogne). Elle est la troisième fille d’Étienne de Salins-la-Tour et Louise de Rye. En 1421 agée de 18 ans, elle devient la troisième épouse de Nicolas Rolin, alors âgé de 47 ans, richissime chancelier du duc Philippe le Bon (souverain de l’État bourguignon). Elle lui donne trois enfants : Louise, Claudine et Antoine Rollin. Elle incite son mari à faire œuvre de charité et fonde avec lui les Hospices de Beaune en 1443, fondation « laïque » rare et audacieuse au XVe siècle. Elle introduit l’art dans l’hôpital où les indigents et les pèlerins sont soignés dans un décor de palais.  À partir de 1462, devenue veuve, elle continue à diriger l’Hôtel-Dieu jusqu’à la fin de sa vie et se consacre au réconfort des malades.

        Beaune, XVe siècle

 Dans un pays ravagé par la guerre de Cent Ans, misère et famine amènent leurs lots de prédateurs, soldats mercenaires, brigands, assassins et incendiaires, sinistres compagnons de la peste et de la désolation. Partout, les démunis cherchent assistance et réconfort auprès des puissants. La ville fortifiée de Beaune ne fait pas exception, et n’offre malheureusement aucune structure d’accueil en ces temps troublés.

Un certain Nicolas Rolin…

1440 : face à la détresse d’une population marquée par la guerre de Cent Ans, Nicolas Rolin, Chancelier du Duc de Bourgogne Philippe Le Bon, et son épouse Guigone de Salins décident la création d’une fondation pieuse. Admiré pour ses actions administrative, politique et financière, Rolin acquiert une véritable dimension humaniste en faisant bâtir un hôpital pour les malades et les déshérités. L’Hôtel-Dieu était créé. Cette œuvre sociale sans équivalent eut très vite un large écho, bien au-delà des limites du duché. L’institution est hélas objet de convoitise, et son fondateur, soucieux d’en conserver l’indépendance, avise Philippe Le Bon de la situation. Il obtient ainsi par lettres patentes l’exonération de toutes charges fiscales et féodales, ainsi que de toutes autres prestations de services ou d’impôts envers la maison ducale. La protection de l’Hôtel-Dieu est ensuite remise au Tout-puissant, le Pape Eugène IV plaçant l’œuvre de charité sous la tutelle du siège épiscopal, par brève datée du 8 septembre 1441. Affranchi du joug des évêques d’Autun et de toute autre coercition cléricale, l’hôpital jouit ainsi d’une totale liberté.

4 août 1443 : la fondation de l’Hôtel-Dieu de Beaune est officiellement proclamée par acte solennel. Le texte ne laisse aucune ambiguïté sur la mission de l’Hôtel-Dieu :  »Moi, Nicolas Rolin (…), en reconnaissance des grâces et des biens dont Dieu, source de toute bonté, m’a gratifié ; dès maintenant, à perpétuité et irrévocablement, je fonde, érige, construis et dote dans la ville de Beaune, au diocèse d’Autun, un hôpital pour la réception, l’usage et la demeure des pauvres malades, avec une chapelle en l’honneur de Dieu Tout-puissant et de sa glorieuse mère la vierge Marie, à la mémoire et à la vénération de Saint Antoine, abbé, dont il portera le nom et le vocable, en lui donnant les biens propres que Dieu m’a concédés ».

 Dans un souci légitime de protection, Sire Rolin précise les missions de son œuvre : ainsi chaque matin  »devra être donné du pain blanc aux pauvres demandant l’aumône devant la porte du dit hôpital ». Tout est mis en œuvre pour que gens de peu « y soient reçus, alimentés et soignés, aux frais du dit hôpital, jusqu’à ce qu’ils soient   revenus à la santé ou en convalescence ».

1er  janvier 1452 : le premier patient est accueilli dans les murs. Fondateur, Nicolas Rolin se voit  naturellement confier la surintendance de l’administration. Une fonction qui lui permet de fixer la quasi-totalité des tâches administratives (conditions d’engagement des prêtres, règles de travail  et d’accueil, montant du revenu annuel  de l’hôpital, etc.).

31 août 1459 : cette organisation est codifiée par la proclamation d’une charte réglementant la gestion complète de l’Hôtel-Dieu, toujours en vigueur de nos jours. Cette charte ne fut assujettie qu’à une condition : que la fonction de surintendant  soit héréditaire sur sa lignée.  Une clause respectée jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. En contrepartie, les Rolin renoncent à toute propriété ou revenu des biens appartenant à l’Hôpital. C’est ainsi que Jean Rolin succéda à son père en 1462, à la mort du chancelier.

1789 : Source de troubles, la révolution concourt à la déprédation.  Rebaptisé Hôpital d’Humanité, l’Hôtel-Dieu connaît des difficultés financières ; la situation se détériore avec la destruction de la verrière surmontant l’autel principal  de la chapelle, et la profanation de la sépulture de Guigone de Salins. Fort heureusement, les choses rentrent peu à peu dans l’ordre.

1810 : un décret napoléonien restaure l’intégralité du statut des religieuses,   déchu dans la tourmente anti-cléricale de 1792. Protégé depuis sa fondation des convoitises personnelles et étatiques et ce, grâce à l’énergie et à l’esprit d’organisation de Nicolas Rolin, l’Hôtel-Dieu a réussi – non sans mal ! – à traverser les siècles et à poursuivre sa mission caritative

« Classé monument historique depuis 1862  »

Photos personnelles

     LES  VINS.

BEAUNES 7

BEAUNESChaque année, le troisième week-end de novembre, Beaune accueille la célèbre Vente des Vins des Hospices de Beaune.

Dès le samedi matin 9 h, rendez-vous au Palais de Congrès pour la fête des grands vins de Bourgogne. Plus de 3 000 appellations sont proposées à la dégustation, du Chablisien au Beaujolais.

Le dimanche à partir de 14 h 30, sous les Halles de Beaune se déroule  la Vente aux enchères des Vins des Hospices de Beaune, véritable spectacle  où le feu des chandelles dicte la durée des enchères. 

commentaires
  1. adamante dit :

    Un retour agréable. merci.

    • jlpiallat dit :

      Il est toujours bon de connaître un peu l’histoire de ce que l’on visite. Cela rend le lieu plus attractif et intéressant.

  2. J’ai visité, c’est déjà superbe quand on voit le toit des bâtisses en couleur et verni … Merci Bon dimanche

  3. chatou11 dit :

    Je les avais visitées il y a très longtemps alors j’ai apprécié ce reportage. Cet endroit est vraiment magnifique. Merci pour ces superbes photos.
    bon dimanche

  4. andrea dit :

    Meine WPadresse hat sich geändert….
    http://andreasch51.wordpress.com/
    HERZlichst ANDREA

  5. actionbeaute dit :

    Très joli! c’est un peu loin de chez moi mais ton article donne vraiment envie de visiter Beaune 😉

    • jlpiallat dit :

      Je te remercie pour ton compliment. J’espère qu’un jour, tu auras l’occasion de passer dans cette région afin de découvrir cet hospice qui vaut le détour. Région aussi de vignobles , si tu aimes le bon vin, il te sera facile de joindre l’utile à l’agréable.
      Bonne journée à toi.

  6. Deux? Parfait, encore mieux! Lol!

  7. Merci pour ce partage qui permet de faire une découverte de plus! On boit un verre en signe d’amitié?!? Lol! Très bon dimanche, bisous.

  8. I visited this Hospice when I was in France back in 2003. It was really impressive!